Le quantum de la compensation salariale sera dévoilé ce vendredi 12 décembre, à l’issue du Conseil des ministres. Entre les syndicats qui réclament une compensation entre Rs 855 et Rs 1 792, et le patronat qui plaide pour une approche ciblée basée sur l’inflation de 3,7 % pour les bas salaires (moins de Rs 18 000), le gouvernement devra trancher. Le Premier ministre a, de son côté, rappelé les contraintes économiques, évoquant les réserves de Moody’s sur le rythme de réduction de la dette publique.
Navin Ramgoolam, Premier ministre : « Moody’s n’est pas 100 % satisfaite avec notre niveau de dette »
«Nous avons fait beaucoup d’efforts pour redresser l’économie. Et il est donc important que les discussions reflètent la réalité économique du pays », a affirmé le Premier ministre, Navin Ramgoolam lors de la réunion tripartite sur la compensation salariale qu’il a présidée ce jeudi 11 décembre.
Il a rappelé qu’à ce même moment, des représentants de l’agence de notation Moody’s sont en mission à Maurice. « Hier (Ndlr : jeudi), j’ai eu un échange approfondi de plus d’une heure avec eux. Ils ont aussi rencontré le Premier ministre adjoint, Paul Bérenger », a-t-il précisé.
Le niveau de la dette publique mauricienne a été au cœur des discussions. « Moody’s n’est pas 100 % satisfaite des efforts accomplis pour réduire la dette publique », souligne-t-il.
Selon Navin Ramgoolam, l’agence reconnaît les efforts réalisés, mais estime que la dette n’a pas diminué autant que souhaité par le gouvernement. « Nous avons effectivement fait des efforts, mais après il a fallu faire des ajustements. Ce qui fait que la dette a grimpé légèrement », a-t-il ajouté.
Navin Ramgoolam rappelle au passage que la dette publique, qui dépassait les 90 % auparavant, se situe aujourd’hui autour de 89 %. « Nous nous sommes engagés à la réduire progressivement à 75 % d’ici 2030. Mais soyons clairs : nous étions sur le point d’être déclassés juste après le Budget. Cependant, Moody’s a reconnu les mesures courageuses que nous avons prises, notamment en ce qui concerne la pension et la Contribution Sociale Généralisée (CSG). L’agence a perçu notre détermination à réduire la dette, mais attend davantage d’efforts de notre part », explique-t-il.
Le chef du gouvernement ajoute que Maurice se trouve toujours dans la catégorie « investment grade », avec une note de Baa3. « En cas de déclassement, nous allions tomber dans la catégorie ‘junk status’, ce qui serait catastrophique », prévient-il.
Navin Ramgoolam appelle donc à la prudence. « Tout dépend de notre croissance, de notre capacité à respecter nos engagements et surtout de notre aptitude à réduire davantage notre dette. Le Conseil des ministres tranchera ce vendredi sur la compensation salariale. Nous devons agir avec responsabilité », a-t-il conclu.
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