Le gouvernement engage un large processus participatif afin de définir les orientations du pays à l’horizon 2050, avec un document stratégique qui sera soumis à un examen national d’ici mi-2026.
Le processus de préparation d’un projet de Vision 2050, destiné à être soumis à un examen national d’ici le milieu de 2026, a été officiellement enclenché par le gouvernement. Le lancement des consultations nationales de la Vision 2050 s’est tenu le jeudi 18 décembre 2025 à l’Auditorium Octave Wiehé, à Réduit, sous la présidence du Premier ministre, Navin Ramgoolam. L’initiative est pilotée par le ministère de la Planification économique et marque le début d’un exercice participatif d’envergure.
Ces consultations ont pour objectif de tracer les grandes orientations du pays pour les 25 prochaines années. À partir de janvier, une première série de rencontres et d’échanges sera engagée avec différents segments de la population. Les contributions recueillies devront alimenter l’élaboration d’un document-cadre, appelé à servir de base à un débat national avant sa finalisation.
La ministre de la Planification économique, Jyoti Jeetun, a indiqué que le calendrier retenu est exigeant, mais répond à une nécessité. Selon elle, la Vision 2050 sera élaborée dans le cadre d’un processus de planification largement ouvert, associant citoyens, acteurs économiques, organisations sociales et institutions. L’objectif affiché est de construire une vision partagée, fondée sur des réalités concrètes et des aspirations collectives.
Dans son allocution, Navin Ramgoolam a souligné que de nombreuses interrogations ont émergé, tant sur la destination que sur le chemin à emprunter. Il a insisté sur la volonté du gouvernement de définir une nouvelle orientation pour le pays, en considérant la Vision 2050 comme un exercice volontaire et structuré. « Vision 2050 est un appel à réimaginer Maurice tel que nous le souhaitons pour nous-mêmes et pour les générations futures », a avancé le Premier ministre.
Pour lui, il ne s’agit pas d’un simple scénario prospectif, mais d’une démarche active visant à orienter les choix économiques et sociaux. Il a rappelé que la transformation attendue doit être inclusive et que la dimension sociale occupe une place centrale, au même titre que les considérations économiques. Le chef du gouvernement a, par ailleurs, invité l’ensemble des Mauriciens à participer aux consultations et à exprimer leurs idées et attentes.
La ministre Jeetun a, pour sa part, mis en avant l’importance de la planification à long terme. Elle a expliqué que cette démarche concerne autant les familles que les entreprises et les pouvoirs publics. Les ménages doivent anticiper leurs investissements dans l’éducation et la santé, tandis que les entreprises sont appelées à se projeter dans un environnement marqué par les évolutions technologiques, l’intelligence artificielle, la concurrence internationale et les risques liés au climat. De son côté, l’État a la responsabilité de concevoir des politiques capables de soutenir une croissance durable et inclusive dans un contexte mondial en mutation.
La question de l’horizon 2050 a aussi été abordée. Pour la ministre, ce choix répond à un besoin de cohérence et de vision commune. Vingt-cinq années correspondent à une génération entière. Les enfants scolarisés aujourd’hui seront, en 2050, des décideurs et parents. Les décisions prises dans le cadre de ce projet pèseront donc sur le pays qu’ils construiront et sur leur attachement à Maurice. C’est dans cette perspective que les consultations nationales s’inscrivent, en amont de la préparation du projet qui sera soumis au débat national d’ici le milieu de 2026.
Le but d’une vision à long terme pour 2050 :
- Tracer la voie d'une transformation socio-économique claire et cohérente vers un pays à revenu élevé.
- Assurer la coordination des politiques entre les ministères afin de créer des synergies – investissements prioritaires.
- Offrir une visibilité aux ménages, aux investisseurs, aux entreprises et aux partenaires de développement, leur permettant ainsi de planifier en toute confiance.
- Se préparer aux réalités de demain – passer d'une attitude réactive à une attitude proactive.
Selon Navin Ramgoolam, les consultations sur la Vision 2050 devraient se concentrer sur les points suivants :
- Consolider notre base économique.
- Repenser l'éducation.
- Renforcer la résilience climatique, accélérer la transition vers les énergies renouvelables, promouvoir l'agriculture durable, assurer la protection de nos lagunes.
- Contribuer à rendre les soins de santé accessibles, à renforcer la préparation, à sécuriser le système alimentaire et maraîcher afin de réduire la dépendance excessive à l'importation.
- Renforcer la sécurité sociale.
- Réaffirmer nos valeurs communes de respect, de justice, de méritocratie et de tolérance.
- Participation des jeunes et des communautés, afin que chaque Mauricien se sente écouté et respecté.
Le déroulé des consultations nationales
- Des dialogues nationaux dans tous les districts, afin que les communautés de toutes les régions de Maurice puissent exprimer leurs aspirations et leurs préoccupations
- Des tables rondes sectorielles avec les entreprises, associations professionnelles et universités afin de débloquer les opportunités
- Des forums pour les jeunes, car ceux-ci doivent figurer parmi les principaux architectes de cette vision.
- Le gouvernement va travailler avec la société civile et les ONG pour garantir que la vision repose sur les principes de durabilité, de justice sociale et d'inclusion.
- Impliquer le secteur privé en tant que partenaire clé dans l'investissement, l'innovation et la création d'emplois, en alignant la planification publique à long terme sur la stratégie à long terme du secteur privé.
- Tendre la main à notre diaspora, composée de Mauriciens vivant à Londres, Paris, Genève, Dubaï, Johannesburg, Toronto, dans la Silicon Valley, à Singapour, Mumbai et ailleurs, dont l'expertise en matière de technologie, de finance et de science peut nous aider à ramener les talents dont nous avons tant besoin.
- Collaboration avec les partenaires de développement afin d'apporter des connaissances mondiales, un soutien technique et un financement alignés sur nos priorités nationales.
- Créer des plateformes numériques participatives afin que chaque Mauricien, qu'il réside dans le pays ou à l'étranger, puisse apporter une contribution significative.
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